CARNETS DE VIE

 Il fut un temps où “Il tape sur des bambous”, chanson de Philippe Lavil, divertissait et faisait danser les foules. Aujourd’hui, afin de résister à un envahisseur inattendu et dangereux, certains se retrouvent tous les soirs à 20 heures à taper sur des casseroles. Une manifestation bruyante pour soutenir et remercier les professions médicales, travailleurs, bénévoles assurant les soins aux malades, notre alimentation, notre hygiène, notre sécurité malgré les risques encourus.

           Isolés par le confinement, nous retrouvons, comme le joueur de tam-tam dans la jungle ou le berger jodler dans ses montagnes, un moyen de communiquer à des inconnus notre présence et notre solidarité. Un échange de sons d’une simplicité primitive pour dire “tu n’es pas seul, je pense à toi” et pour entretenir une flamme brillante en chacun de nous, hommage aux morts, malades, combattants contre le covid 19.

 

             Un jour, nous retrouverons nos proches, nos amis, nos habitudes. Alors, croisant dans la rue ou ailleurs un inconnu, une interrogation surgira : avons-nous échangé nos bruits de casseroles ?.. Et nous sourirons !

 

 

CONFINEMENT

Cruelle destinée

On est bien malmené

Nature réveillée

Faut patienter

Inspirer, expirer

Ne pas rager

Exister

Méditer

Endurer

Ne pas désespérer

Tout peut recommencer.

 

 

CONFINEMENT DE A à Z

Autour du monde

Bonnes gens,

C'est la catastrophe

Dans les chaumières

Entièrement closes.

Fléau universel

Grande pandémie.

Hé bien,

Il faut obtempérer:

Journées solitaires,

Karma d'un chacun,

Lieu de vie unique,

Maison habitée.

Ni humain ni frère

On ne peut rencontrer.

Point de festivités:

Quota supprimé.

Rien n'est exclu pourtant

Si on peut communiquer.

Tout est allégé.

Un peu de parlote

Va nous réconforter.

Wahou!

X'est beau l'amitié!

Y'a rien de mieux

Z'en suis consolée.

 

 

CE QU'IL ME MANQUE

La liberté

La liberté de me déplacer

La liberté de me promener

La liberté de profiter de la nature ensoleillée

La liberté de côtoyer ma famille

La liberté de rencontrer mes amis

La liberté de chanter en choeur

La liberté d'aller flâner dans les magasins.

La liberté de penser

AUTREMENT

 

 

APRES

Une course sur le sable mouillé

Pique-niquer entre deux rochers

Des roulades sur le gazon

Marcher vers l’horizon

Siffler son chien

Traverser un champ

Sous le souffle du vent

Sentir un cœur battre

Ces plaisirs, ces petits riens

Leur manque va-t-il nous abattre ?

 

Le monde tourne sa ronde

A la pendule oscille le balancier

De ce long confinement

Ne rien oublier

Et demain mieux apprécier chaque seconde

 

 

 

 PAUSE

Las et épuisé

Du fardeau lourd

De la journée

Sous un ciel sourd

A toutes plaintes

 

Un lit d’herbes parfumées offre une douce étreinte

Dans cette oasis de verdure

Le corps ranimé

Contemple entre les ramures

Une voûte de points étoilés

 

 

 

Le Bonheur parti voir ailleurs

Le "Bonheur" en partant m'a dit qu'il reviendrait

Il a laissé sa place à son cousin le "confinement"

Il est parti en "balade" pour une durée illimitée

Il avait besoin d'une certaine "liberté" et de renouvellement

Alors il a pris le poétique et fier bateau nommé Espérance"

Notre "zone de confort" ayant été laissé à son triste sort

Après une longue "procrastination" des esprits des hommes

Il a fallu compté sur la "solidarité" des Français de tous bord

L' "entraide" c'était tout ce qui nous restait pour pas devenir pommes

"Changer ce monde" c'était comme apprendre une vieille danse

Il fallait extraire la "substantifique moelle" de cette situation

On redécouvrait les vrais "valeurs" intrinsèques de Mère Nature

Les oiseaux et la brise bien "sympathiques" chantaient à l'unisson

On entendait battre le "cœur" de la forêt, de ses arbres et ses ramures

Ce peuple invisible avant avait aussi droit à de l' "espoir" sans méfiance

En gardant patience et "courage", tout reviendrait à la normale

L' "amitié" entre tous les humains pris dans cette même galère

Permettrait de retrouver le "salut" de nos vies et nos autres misères

A la fin, tous ensemble on irait "manger" au bord du canal

Pour voir revenir le Bonheur impétueux dans la chaloupe de l'épave Espérance

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Cédric T.Parageau et ses participants

26 Mars 2020

 

 

Touche d'espoir

Un confinement chez-soi peut avoir ses avantages

On ouvre les yeux et on réapprend le rêve éveillé

On lève plus souvent la tête vers les nuages

L'esprit facétieux voit alors de drôles de formes torturées

Ainsi, dans le ciel un coq courait après une chauve-souris

Un Ours en peluche ventru jouait au ballon

Une mendiante donnait une pomme à Bambi

Et Il y avait un grand beegees barbu sur un étalon

La Terre tournant et ses vents la suivant

Le coq devenu chat a attrapé une souris chevelue

Nounours a envoyé son ballon dans un faon

La mendiante se retrouva sorcière puis démon dévêtu

Une querelle incroyable semblait s'animait dans le ciel

Le chanteur des frères Gibb alias Jésus, descendit de son cheval

Terrassa Satan qui avait deux cornes brisées et n'avait plus qu'une aile

Bref, j'ai été surpris à rêver éveillé de la victoire du bien sur le mal

...

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Cédric T.Parageau / 24 mars 2020

 

(DE)CONFINEMENT

 

Séquestrés sous une barre d’airain

Trempés par l’amertume du chagrin

Sous la tempête, tel l’osier

Sans rompre, nous avons ployé.

 

Au jeu du destin

Un petit coup de dés

A remodelé nos lendemains.

A l’encre de nos mémoires

Les sombres jours

Vont noircir quelques grimoires.

 

Demain, alors

Dans un monde incertain

Aux méandres et détours obscurs

Une nouvelle vie, de ses mains agiles

Retissera une dentelle fragile.

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Nicole ROMATIFF

 

 

 

Malgré le confort et une certaine  sécurité( que n'ont pas les mal logé(e)s, les mal entouré(e)s, les élèves orphelins de leur professeur(e)  les personnes très vieilles et très esseulées,), le confinement peut etre difficile .

 

Passe encore les attestations à remplir, les masques introuvables, les sorties furtives et sans échanges etc ... Mais  le souci pour ceux de nos proches qui travaillent et s'exposent peut être, l'incertitude quant à l'issue, et la longue absence des aimés  ? 

L'ennui deviendrait vite angoisse noire , si nous n'avions en quelques semaines de notre atelier Carnet de vie acquis un trésor !

Oui! Car nous avons appris à EVOQUER ! Ecoutez comme le mot est joli et le nombre de compléments qu'on peut lui donner . EVOQUER! 

Sous le doux aiguillon d' Isabelle , ce que nous avons appris à faire revivre, ce sont nos jeunes et moins jeunes années, notre enfance, nos enfants, nos amis et nos amours, nos lieux et nos moments, nos gourmandises ... Nous les avons écrits, étonnés d'y parvenir et nous avons écouté, comme éblouis, les évocations de chacun .

Et nous voilà riches de ce trésor: nous savons évoquer !

Quand la journée arrive lentement à sa moitié, quand le sommeil se fait attendre ,quand la nuit se troue d'insomnies, nous savons évoquer: le passé, nos chéris absentés, et même... le futur !

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Mireille Berhault .